mercredi 30 novembre 2011

Lectures nocturnes

Il y a certains livres qui vous marquent comme ça, de façon fortuite mais indélébile. On les commence sceptique et on les termine en un temps record, des étoiles plein les yeux et complètement convaincu par les propos de l'auteur.




Ce qui me plaît en l'occurrence chez Schmitt, c'est la fluidité et la modernité de ses dialogues ; sa ré-interprétation osée et tout en contraste du mythe de Don Juan dans La Nuit de Valognes. Hormis les personnages des ex amantes très classiques, on sent la pression croissante et le duel intérieur qui agite le héros dans sa quête de la rédemption, comme s'il cherchait à se dépasser lui-même pour au final renaître de ses cendres en trouvant le pardon et l'amour. Je me suis toujours un peu retrouvée en ce genre de personnage (trop) torturé...

"LA COMTESSE. - Lorsque tu es parti, je ne me suis pas mouchée, non, j'ai réfléchi, puis j'ai appris, règle par règle, ton catéchisme. J'ai appris qu'en amour il n'y avait pas d'amour, mais des vainqueurs et des vaincus... J'ai appris que la victoire n'avait d'autre but que la victoire, et qu'il n'y avait pas d'après... J'ai appris que le plaisir est fade s'il n'a pas le goût du mal, que la caresse toujours préfigure la gifle et le baiser ébauche la morsure..."

Eric-Emmanuel Schmitt


Tous ces livres, ils sont nombreux à m'avoir touchée et invitée à la réflexion. Ils ont en partie contribué à me forger ma propre vision du monde, m'ont fait voyager à travers les continents, les siècles, les personnalités... Alors pourquoi si peu de gens aiment lire maintenant ? Certes je ne suis pas en L mais même pour la majorité de mes amis, lire est une pure perte de temps. "Le temps, c'est de l'argent" : j'ai l'impression que la lecture est une activité complètement ringarde à leurs yeux. Forcément, c'est non productif de se plonger dans un bouquin. Puis c'est tellement plus simple de se poser devant sa télé à la place...
J'ai parfois l'impression de faire tache dans ma classe de futurs commerciaux.


Mais je dois assumer mes choix et mes goûts maintenant.

jeudi 24 novembre 2011

Complaintes


C'est finalement déconcertant d'écrire sur soi. A regarder les blogs des autres, ça a l'air si facile, si naturel. Au moment de se lancer, c'est une toute autre affaire. J'aurais aimé pouvoir être capable de poster chaque jour ou presque, mais ce n'est pas le cas. Peut-être l'ai-je toujours su au fond de moi: je n'ai pas une rigueur de l'écriture suffisante. A chaque fois que je manque d'inspiration, je me lance à tout va, tape quelques mots au hasard, puis m'arrête. Mes yeux fixent bêtement l'écran, mes doigts hésitent, avant d'enfoncer frénétiquement la touche "effacer" de mon clavier. Je trépigne, soupire d'impatience... avant de capituler, agacée de ne pas avoir trouvé un début satisfaisant à mon texte. J'ai beau me répéter "concentre-toi, arrête de t'éparpiller", rien à faire. Je n'ai, ça se trouve, tout simplement rien de bien intéressant à raconter. Ça ne vient pas. D'habitude, pourtant, c'est tout le contraire ! On ne m'arrête plus... Je peux déblatérer sans problème sur tout et n'importe quoi (ahah je plains mes amis qui me supportent toute la journée) (mais bon, on m'changera pas)...


Je traverse en ce moment une période assez difficile, en pleine remise en question d'orientation. Je ne sais plus trop où j'en suis, je n'ai même plus envie d'aller en cours, ça me motive plus. Je me demande constamment: pourquoi bosser ? A quoi ça me sert de connaître la différence entre taux d'escompte et de réescompte et toutes ces notions de finance maudites ? Pour couronner le tout, mon meilleur ami ne veut plus me voir. C'est compliqué, mais en gros on peut résumer comme ça: j'ai été horrible avec lui, je lui ai (involontairement) pourri la vie et je m'en veux terriblement. Je ne sais pas comment me faire pardonner. Toutes mes tentatives de réconciliation sont restées lettres mortes. J'aurais pourtant tellement besoin de son soutien en ce moment, s'il savait. C'est fou ce qu'on peut s'attacher à des gens des fois ; on a comme besoin d'eux.


Mais le plus incroyable dans l'histoire, c'est que sur le plan scolaire tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. J'ai des bêtes de notes sans me fouler, je bosse tout à fait superficiellement mais l'ensemble de mes profs me félicite déjà pour mon sérieux et "mon grand travail"... Ah ! La blague ! Ma prof d'éco me dit qu'elle me verrait bien à Sciences Po, mon prof de maths me parle écoles de commerce et hypokhâgne BL, ma prof de français imagine pour moi quelque grande carrière littéraire (rien que ça... Quelle modestie sérieusement !). J'ai l'impression d'être revenue en seconde où chaque prof faisait de la pub pour sa filière. Non, à part ça, on ne me met pas trop la pression. Merde, quoi, avoir eu 18 au bac blanc de français ne fait pas de moi un pur génie comme le pensent nombre de mes camarades qui me regardent comme un OVNI maintenant. J'ai eu une grosse part de chance aussi et c'est non négligeable ça.
Bon, il est déjà 23h, j'en ai marre, j'arrête de jouer l'égocentrique et j'vais lire au lieu de pondre des articles inutiles et de raconter ma vie.