samedi 20 juillet 2013

We are shining in the rising sun

Whatever I feel for you
You only seem to care about you
Is there any chance you could see me too?
‘Cause I love you,
Is there anything I could do
Just to get some attention from you?
In the waves I’ve lost every trace of you
Oh, where are you?

After all I drifted ashore
Through the stream of oceans
Whispers wasted in the sand

As we were dancing in the blue
I was synchronized with you
 But now the sound of love is out of tune

Whatever I feel for you
You only seem to care about you
Is there any chances you could see me too?




London summer '13 here I come

jeudi 18 juillet 2013

The end

“Because I know there are people who say all of these things don’t happen. And there are people who forget what it’s like to be sixteen when they turn seventeen. I know these will all be stories someday, and our pictures will become old photographs, and we’ll all become somebody’s mom or dad. But right now, these moments are not stories. This is happening. I am here. I can see it, this one moment when you know you’re not a sad story. You are alive.”

- The perks of being a wallflower

Ecrit le jeudi 6 juin 2013


J’ai terminé le lycée, hier midi. C’était un beau jour de printemps, assez comme je l’avais imaginé depuis des mois de cela, un jour ensoleillé, sec et chaud, mais à mille lieux de mes prédictions des semaines passées. J’avais en effet déjà maintes fois imaginé comment se déroulerait ce jour-là, à vrai dire je m’étais demandée comment tout ça se clôturerait : je me suis toujours vue finissant le lycée en un grand tourbillon de sentiments ; dans une de ces euphories mêlée d’une tristesse qui vous saisit à la gorge, au ventre, vous noue l’estomac – dans une tempête d’embrassades, de pleurs et de rires épars s’éparpillant dans l’air frais d’une fin de matinée de juin. Il était onze heures trente hier lorsque, dans le soulagement total, s’est achevé mon dernier cours, et, à l’instant où ma prof s’est tue, je n’ai pas ressenti grand-chose – ou plutôt si : je me suis sentie vidée de tout sentiment. Atone. Indifférente. J’ai idéalisé, je crois, ce qui en vérité n’avait pas vocation à l’être : une fin comme une autre, qui tend à accomplir l’ordre normal et naturel des choses.
La semaine qui vient de passer a chamboulé tous mes repères ; je dois avouer ici que je ne sais plus trop ni où j’en suis ni où je vais. Avant, l’avenir, la vie d’adulte, ces trucs-là, c’était un chemin lointain et sinueux, totalement étranger et aux embrumes pas particulièrement engageantes. Je ne me souviens n’y avoir pensé qu’à de rares moments de ma vie, lorsque j’ai dû faire des choix concrets, comme cette année, par exemple, sous la contrainte d’APB, du fameux, sous la contrainte de l’échéance ; lorsque j’ai dû choisir entre rester chez moi et tenter l’aventure solitaire dès septembre. Je me souviens m’être questionnée péniblement, sans trouver de grande réponse évidente, de celles qui se seraient imposées en un claquement de doigts ; je me souviens avoir peiné, fatigué… et abandonné mes chimères. Je me souviens avoir rêvé de voyages, avoir voulu partir, m’évader, m’octroyer une année sabbatique aux Etats-Unis, en Australie, à l’autre bout du monde ; aujourd’hui, pourtant, je retrousse mes manches et j’emprunte ce chemin sinueux le pas droit et conquérant. Au final j’ai rêvé plus raisonnablement, en effet, j’ai rêvé de Paris, de la ville lumière, de prestige, j’ai postulé en HK, et puis en droit, un peu partout, et puis j’ai passé mes concours, les ai eus, ou presque – j’ai été admissible dans une "grande école" dont je tairai le nom ; j’en ai passé l’oral vendredi dernier. Je ne sais pas trop comment ça s’est passé. J’ai le sentiment, dans le fond, d’avoir été réfléchie, d’avoir assez bien répondu aux questions qui m’ont été posées ; en revanche j’ignore quelle impression j’ai bien pu leur laisser de moi. Je m’en souviens, à 9h30, je suis ressortie de la salle le souffle court, retenant un cri de soulagement, et j’ai marché, marché, marché tout le long de cette rue de l’Université, jetant mes pensées en un coin reclus de mon cerveau, et j’ai poursuivi et terminé aux Halles, âme errante, insignifiante, dans le grondement continu de la foule.

"Arrête de penser. Arrête, putain."

Maintenant la machine est en marche, la mécanique enclenchée – je passe le bac dans dix jours. Je ne suis pas ce genre de personne qui s’attarde par toutes occasions en d’interminables bilans d’événements passés même si j’aimerais, en l’occurrence, avoir la force, le courage d’en tirer un maintenant. Comment résumer une année au cours de laquelle je confesse avoir si peu écrit, avoir abandonné ces pages-ci au profit de bien d’autres choses dont j’ignore s’il y aurait même un intérêt à les énumérer toutes ici ? Il me semble que la moi de juin 2013 est une parfaite inconnue pour celle de septembre 2012. Que me conseillerais-je, si je pouvais retourner dix mois auparavant dans le passé ? D’être forte, déjà. D’oser avancer. De moins me préoccuper de ce que pensent les autres. Cette année a certainement été l’une des plus intenses de ma scolarité, lune des meilleures ; l’une des plus éprouvantes, aussi, à quasi tous les niveaux, mais enfin et surtout la plus rapide. Aujourd’hui les mois me paraissent s’être envolés inexorablement, insidieusement ; la valeur du temps qui passe est ce dont je ne me suis rendue compte qu’à la toute fin. A l’aube de parachever symboliquement ce chapitre de ma vie je me retourne sur moi-même, et, à mon habitude, comme face à un miroir, démêle ce qui est un succès de ce qui ne l’a vraisemblablement pas été.

Et c’est difficile, justement, de trouver cette force-là – la force de regarder la vérité en face, de constater et d’apprendre de ses erreurs puisque cela revient, en somme, à se remettre en question soi-même, méthodiquement et douloureusement. C’est parfois une claque à l’ego, non, c’est même souvent une claque à l’ego ; alors on souffre, on enrage, éventuellement on guérit mais fondamentalement on en retire toujours quelque chose. Il y a bien sûr des choses, autres, que l’on aimerait pouvoir corriger ; on le voudrait de tout son cœur, mais peut-être, se dit-on, que si elles ne s’étaient pas déroulées telles quelles, alors on n’en serait pas arrivé où l’on se trouve à l’heure actuelle. Et ça, ça aurait été dommage, au final, de ne pas l’avoir vécu ainsi car j’ai l’impression intime qu’en vérité vouloir remuer le passé c’est renier le présent, c’est renier, même, la personne qu’on est devenu… la personne que je suis devenue.