samedi 29 octobre 2011

Retour aux sources


« Le petit prince s’en fut revoir les roses :
"Vous n’êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n’êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisées et vous n’avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n’était qu’un renard semblable à cent mille autres. Mais j’en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde."
Et les roses étaient bien gênées.
"Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu’elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c’est elle que j’ai arrosée. Puisque c’est elle que j’ai mise sous globe. Puisque c’est elle que j’ai abritée par le paravent. Puisque c’est elle dont j’ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c’est elle que j’ai écouté se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c’est ma rose." »

Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince





Si parfois l’amitié pouvait être aussi sincère et aussi simple… Ça ferait moins mal à tout le monde… du pur bonheur en quelque sorte. 
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? 

vendredi 28 octobre 2011

Procrastination quand tu me tiens

Rentrée, J-6 (non ne partez pas en courant!) 

Au moment précis où j'écris, j'ai des milliers de choses à faire/commencer/finir. Mes devoirs, par exemple. Mais j'ai pas envie. J'ai envie de rien à vrai dire. J'arrive pas à m'y mettre, que dire de plus? Ma journée type en ces vacances de la Toussaint : je me lève à midi, j'avale un truc (ahh... Le dilemme de tous ceux qui se lèvent à midi : je petit déjeune ou je déjeune? ) et je passe l'aprem à me passer inlassablement toutes les séries et films possibles que j'avais envie de me regarder depuis des semaines : How I met Your Mother, Skins, Psychose, Requiem For A Dream... Oui, j'ai un p'tit côté geek, c'est certain.





Je souffre donc d'une forme aigue de procrastination. Mais il m'arrive quand même de sortir, et alors ma mère ne manque pas de me demander:
"Hey, attends, tu en es où dans tes devoirs?"
"Ça avance pas mal... J'ai bientôt terminé mon DM de maths et tout à l'heure je reprends avec l'italien, l'anglais et l'espagnol."
"C'est bien, c'est bien ma fille..."
Et là, comment vous dire, je me sens vraiment honteuse.
Procrastinatrice oui, menteuse et sans scrupule, non. Mais en même temps j'ai pas d'autre choix si je veux éviter que ma mère m'arrache la tête en découvrant l'horrible vérité: "mais c'est pas possiiiiible!! Moi à ton âge je faisais le triple de ce que tu fais ! ARRGH!! Quelle fille feignante j'ai!" Elle peut pas comprendre, elle. C'est une superactive en puissance, une bosseuse. Ils sont tous comme ça dans ma famille d'ailleurs. Cherchez l'erreur. J'ai dû être adoptée, en effet c'est pas possible.

Bon, sur ce, ma chère conscience me rappelle que les 161 Lettres Persanes n'attendent que moi pour être classées par thème et résumées (faudrait déjà que je les lise... J'aime PAS les romans épistolaires, yurk). Mes deux pièces de théâtre sont soigneusement posées sur ma table de chevet, me faisant de l'œil, mon DM de physique m'appelle à grands cris également, celui de maths me pourrit la vie, le commentaire d'anglais me réclame, l'essai d'espagnol ne va pas se faire tout seul, la dissert' de géo n'aspire qu'à être commencée, la synthèse d'SES est tout juste entamée. Ça s'annonce bien gai, tout ça.

... Hmm, mon épisode de True Blood a fini de charger. Je fais quoi?
• Choix n°1: la Raison. Tes devoirs malgré tout tu commenceras.
• Choix n°2: la Passion. Ta série tu regarderas. 
Ma pauvre cervelle risque bien de se faner prématurément. La Raison l'emporte.

jeudi 27 octobre 2011

I want your love, and I want your revenge...

La routine est v*cieuse


Ça commence comme ça, un matin pluvieux d’octobre. Vous savez, ce genre de journées moroses où le moral est au plus bas, et où on a qu’une seule envie : retourner larver dans son lit, pelotonné(e) sous sa couette en souriant d’un air béat lorsque vous entendez la pluie tomber. Ploc, Ploc, Ploc – vous imaginez vos camarades en cours de sport, courant trempés et glacés, tandis que vous vous regardez la dernière saison de Gossip Girl, un maxi pot de Häagen-Daz à la main, choisissant qui est l’homme de votre vie entre Chuck et Nate. *soupir*


Mais non, il faut se lever, s’habiller en ralant car vous n’avez toujours pas de chauffage, camoufler ses cernes en sortant l’artillerie lourde, avaler ses céréales seule dans la cuisine en lisant les jeux débiles sur le paquet... Quand vous êtes enfin prêt(e), commence LA Course. Ou plutôt LES courses.

La première course est celle pour attraper son bus. Ceux et celles qui sont bordéliques et toujours en retard comme moi la connaissent trop bien, cette course. Vous sortez de chez vous en courant comme un(e) dératé(e), persuadé(e) que ça y est, vous avez loupé ce p***** de bus de ville qui passe toujours trop tôt selon vous. Mais tout d’un coup vous l’apercevez au loin... Y a des gens qui montent dedans, il va donc bientôt partir... Alors vous redoublez d’efforts, ce serait trop bête de renoncer maintenant – j'y suis preeesque! , qu'on se dit joyeusement pour motiver l'effort ultime. Manquant de dégobiller au nez du conducteur, vous arrivez péniblement et complètement essoufflé(e) sous les regards moqueurs des autres passagers. Pas grave. Vous avez remporté le premier round de la journée. Vous êtes heureux.

La deuxième course est celle, moins fréquente, des intercours. Fébrilement et le plus rapidement possible, vous recopiez vos exercices en retard sur le cahier d’un – bon, si possible et tant qu’à faire – élève de votre classe. De préférence en évitant que les profs vous remarquent. Je sais, c’est mal. Mais vous n’aviez pas envie de vous plonger dans la dérivation de fonctions hier soir après avoir déjà fait votre disserte de français. A la place, vous avez procrastiné devant Desperate Housewives sur M6. C’était plus fort que vous. Vous aimez bien la culpabilité il faut croire...

La troisième course est celle pour aller au self. La sonnerie a à peine retenti que vous vous précipitez sauvagement en direction du Saint Graal. Parfois vos profs vous retiendront quelques fatales minutes de trop et vous ne pourrez pas arriver dans les premiers (horreur!)... La loi de la jungle est rude pour y accéder: pas de pitié pour les plus faibles. Alors, si vous ne voulez pas attendre 40 minutes (en sachant que vous disposez de 50 pour manger), vous doublez, comme presque tout le monde le fait. Vous sautez gracieusement par-dessus la barrière en balançant sans pitié votre sac de l’autre côté. La queue est compressée, vous étouffez là-dedans, les protestations se font entendre, on vous grogne dessus. Pas grave. Vous avez remporté le troisième round de la journée. Vous êtes heureux.

La quatrième et dernière course est celle, le soir, pour ré-attraper son bus. Et bim. Parce que oui, une seule fois dans la journée, c’était pas assez. Faut se faire plaisir dans la vie, encore et encore! Vous sortez à 17h10, votre bus passe (juste devant le lycée, heureusement) à 17h12. Vous courez moins maintenant, car vous voulez conserver un minimum de dignité devant vos petits camarades. Tant pis si vous ratez votre bus... Vous le rattraperez deux arrêts plus loin (en courant cette fois, mais y aura personne)... Alors vous avez remporté le quatrième round de la journée. Vous êtes heureux.

C’est une fois assis(e) dans le bus surchauffé et bondé, la tête posée contre la vitre, que vous prenez le temps de réfléchir à tout ça. Vous vous dites que votre vie ne vaut pas grand-chose... Qu’il faut toujours courir, et courir... En fait, c’est un peu comme une course d’endurance ; un train branlant après lequel on cavale en permanence. Ceux qui ont lâché prise se retrouvent en marge de la société, abandonnés, rompus par la vitesse. Les autres continuent d’avancer comme ils le peuvent, s’accrochent de leur mieux. Suivent leur routine
 
Routine. Je hais ce mot. Mais en cela je ne suis pas originale. J’ai toujours été nulle en endurance.

Dialogue d'un soir

-Gné ? Tu veux créer un blog ?
-Oui.
-T’es sûre ? Mais tu vas raconter quoi dessus ? Ta vie ?
-Bah… J’sais pas encore. Je vais bien trouver. Un peu de tout.
-Ah ben ça c’est sûr que tu vas trouver ! Une fois que t’es lancée on t’arrête plus !
-Oui mais… Tu penses que c’est intéressant ?... Que quelqu’un va s’intéresser à ce que raconte une gamine de 16 ans en Première ?
-Tu verras bien… Arrête de stresser et lance-toi !
-Ok, je te fais confiance. C’est parti.