Et puis je me suis réveillée un matin à
l’aube, échevelée et éblouie par les rayons de soleil qui filtraient à travers
les stores beiges de ma chambre d’hôtel. Je me souviens qu’il était tôt, ce
matin-là, lorsque j’ai ouvert les yeux – mon téléphone posé sur ma table
de chevet indiquait 5h37. Les paupières encore gonflées de sommeil,
j’ai machinalement lissé mon pyjama de soie noire froissée, en prenant
garde de ne pas réveiller ma voisine de lit profondément endormie. Je me
souviens du souffle lent et paisible de cette dernière qui balayait mon
avant-bras immobile et engourdi par la torpeur écrasante de la pièce. Je me
souviens de cette chaleur moite, presque étouffante, dans laquelle mes pensées
vagabondaient en ronde avant de cogner les étroites parois de mon petit crâne
submergé. Parce que je fais partie de ces étranges personnes dont le cerveau
n’est pour ainsi dire presque jamais en veille, je suis perpétuellement
assaillie de spéculations en tous genres ; et ce matin ne déroge bien
évidemment pas à la règle.
C’est pourtant une nouvelle journée
comme une autre dans la capitale catalane, là où les jours et les nuits se
succèdent selon les rouages d’un espace-temps qui recouvre des allures
d’irréalité tant il me paraît différent du mien – il est à la fois si
rapide et si long... si distant et si proche. L’atmosphère ici me semble de
même à mille lieues de celles, plus "austères", auxquelles je suis
habituée de par chez moi. Ainsi, dans ces rues bondées que j’arpente
inlassablement depuis le début de la semaine, tout paraît plus joyeux, plus
léger ; par ici, des démos de hip-hop s’improvisent ; par-là, des
jeunes emplissent l’air des percussions de leurs instruments et de leurs voix
mêlées à celle, sourde, d’un public enjoué mais surtout survolté. Je me fous
qu’on dise de certains de ces quartiers qu’ils font sales et tiers-monde, je me
fous des pickpockets et des cafards dans le métro, je me fous des
inconvénients, parce que j’aime cette ville, tout simplement, avec ses
immeubles colorés, ses mosaïques, ses boutiques, ses palmiers, et puis sa
longue plage où s’étendent mètre après mètre des amas de corps dénudés pas
franchement toujours appétissants... J’aime cette ville pour son ambiance, pour
son tempérament dynamique et agréable à vivre – peut-être pour un tas de
raisons qui m’échappent. J’y reviendrai, sûrement, pas pour y vivre (Paris
m’attend déjà), mais j’y reviendrai, un jour prochain.
Je me souviens maintenant de ce midi-là,
lorsque j’étais à Montserrat, écrasée sous le poids de la coupole bleu cobalt
du ciel infini. Il faisait chaud ce midi-là, encore une fois si chaud ; et
pourtant je tremblais littéralement dans l’attente des résultats de mes
épreuves anticipées que mon meilleur ami s’apprêtait à m’expédier par sms,
étant donné que je n’avais pas Internet.
"OH PUTAIN", m’a-t-il tout
d’abord envoyé, le connard.
"Raaah mais dis-moi !"
"Bon... Je sais pas comment tu vas
le prendre..."
"........"
"Haha d’accord, je te les envoie,
wait for it deux minutes, je vérifie encore une fois"
Toutefois mes envies de meurtre à son
égard sont vite passées à la vue de ceci :
Français écrit : 19
Français oral : 19
J’ai sauté un peu partout en gueulant
des charmants "putain de merde !!!" à qui le voulait, grimpé sur
des rochers poudreux en chantant à tue-tête, euphoriquement textoté deux ou trois
amis – puis je me suis calmée d’un coup, accablée par l’horrible fardeau des
trente-six degrés à l’ombre et par l’absence totale de vent. Ma langue était
pâteuse, mes épaules cramées, et moi, assommée : bourrée avant l’heure,
semblerait-il... que voulez-vous, si les excès ça me connaît ; ne reste
maintenant plus qu’à célébrer dignement la chose, bien que l’euphorie des
résultats soit désormais plutôt retombée !
P.S. Faut que je vous raconte quand même
le moment où ma prof de français m’a sorti qu’elle jugeait le tout un peu
décevant. "Oui c’est bien, mais je t’avais dit que tu
pouvais avoir 20... Comme toujours tu as dû faire des erreurs stupides,
j’imagine." Je... ADIEU, JE MEURS.
Bravo pour les notes!
RépondreSupprimerMerci :)
SupprimerTa prof, on la bute ? :D
RépondreSupprimerSinon, deux 19, que veux-tu recevoir à part des paires de claques ? XD
Hihi.
SupprimerD'accord, je t'autorise à me lyncher :D.
Zut alors, tu as eu un point de plus que moi pour l'oral où j'avais eu 18. :B Par contre, nous nous côtoyons bien pour l'écrit. Ah que de souvenirs ! Félicitations en tout cas ! Et profite bien de ton été du coup.
RépondreSupprimerMerci ma chère :)
SupprimerJe te souhaite un bel été de même ♥. (enfin, un beau mois d'août, haha.)